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Quand les "Gilets de la colère" se transforment en "Raisins de la colère"...

 

À la veille du 4ème acte du mouvement des Gilets Jaunes, qui vient de faire reculer le gouvernement sur sa volonté de mettre au même prix le gazole et l'essence, nous avons essayé de comprendre par nous-mêmes ce qui pousse certains GJ à agir... 

 

 

Il n'est pas ici dans notre intention d’opposer les différentes fins, car entre "fin du monde" et "fins de mois difficiles", tout a déjà été dit ! Mais si, à juste titre et au sens propre "ventre affamé n'a pas d'oreille", encore faut-il être capable de faire le distinguo entre les différentes fins/faims...

 

C'est dans cette optique que l'un de nous s'est rendu, à vélo, sur un "rond point jaune", pour ainsi aller discuter avec celles et ceux qui bravaient le froid et le vent (une fois n'est pas coutume...) afin de faire avancer leur cause

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Arrivé au point de filtrage, des voix se sont immédiatement élevées pour lui faire remarquer que ce n'était pas QUE ses pinces à vélo qui devraient être jaunes, mais que qu'il devrait aussi porter un gilet de même couleur pour être en phase avec le mouvement, et accessoirement mettre une touche de cohérence à sa tenue.

Vous l'avez compris, si vous circulez à vélo régulièrement : il n'y a pas plus facile pour entamer une discussion que d'être cycliste, car vous répondez aisément aux interpellations.

Dans le cas présent, l'atmosphère étant bon enfant, tout était réuni pour que le contact se passe au mieux et que la discussion puisse commencer.  

 

Et qu'elle ne fut pas sa surprise de voir son premier préjugé tomber, lorsqu'il a constaté que la femme en jaune qui se démenait pour faire signer sa pétition se révéla, selon ses dires, "être très écolo !"    

 

En effet, elle mangeait le plus possible bio en essayant de faire travailler des petits producteurs locaux. Et de conclure : "Pensez-vous monsieur... vous voyez que je n'ai rien contre l'écologie ! Mais imaginez... comment puis-je faire pour me passer de ma voiture, alors que j'habite à dix kilomètres de mon travail !"

Hé oui... vous qui lisez ces lignes, je vous imagine comme moi sourire, face à cet aveu de totale impuissance : ne pas pouvoir faire autrement que de voiturer 55 kg de chair dans une tonne d'acier fumante...  

 

Alors que dire !!? Quand l'on sait, pour comble, que la scène se passe à la campagne où l'air n'est pas pollué par les gaz d'échappement et qu'aucun feu rouge ne pourra casser la cadence du pédalage !  

 

Et visiblement, ce sujet de la distance possible, pour laquelle l'on peut se passer de voiture fait débat...

 

 

Mr Mélenchon, permettez-nous de vous répondre en images pour ainsi vous montrer une solution d'avenir ! Car si vous ne voulez pas voir progresser l'obésité chez les enfants et les adultes de notre pays, il serait préférable de prêcher pour un mode de mobilité plus active !

 

 

Mince alors... il manquerait qu'une "pompe à fric" (mot actuel pour désigner un radar) soit placée sur le trajet quotidien d'un "Gilet Jaune", pour qu'il finisse, nul doute, par prendre sa carte à l'automobile club local ! Ou au pire, qu'il se transforme en vandale !?

 

 

Gilets Jaunes : "Et je ne vous parle pas des nouvelles restrictions de vitesse, mon bon Monsieur !!"

 

Hé bien oui, justement, osons en parler...

Et osons poser ici quelques chiffres indiscutables :

Les radars "pompe à fric" rapportent à l'état (au passage, rappelons que l'état c'est nous !) 1 petit milliard d'euros.

Le budget consacré à la sécurité routière est lui de 3,7 milliards et enfin, le coût engendré par la violence      routière s'élève à 50 milliards d'euros (source Emmanuel Barde - délégué à la sécurité routière). Alors nous vous le demandons : qui "pompe" le fric de la collectivité ?

Certainement pas les cyclistes ! Qui, soit-dit en passant, ne creusent pas à grands coups de vrombissements et de pleins de carburant, le déficit de la balance commerciale française et encore moins celui de la Sécurité sociale...

  

 

La meilleure des énergies…

 

Est-il encore besoin de souligner, que la meilleure des énergies est celle que vous générez par vous-même, ou que tout simplement, vous ne dépensez pas. En cela, comment ne pas reconnaître une vraie cohérence gouvernementale, quand il s'agit de prôner cette dite économie avec la baisse de la limite de la vitesse autorisée sur les nationales ?

Là aussi, il faut avoir à l'esprit certains chiffres : Pour un déplacement de 20 km, le temps de parcours va être supérieur que de DEUX minutes, passant de 13 à 15mn. Est-ce le bout du monde !? De plus, sur 500 km, vous allez économiser selon les véhicules de 3 à 5 litres de votre coûteux or noir ! Sans oublier, que cela représente jusqu'à -20% d'émission de particules fines et d'oxydes d'azote. Alors, est-ce une paille pour vous !? Ou à l'opposé, il semblerait que cela soit plutôt une poutre placée au travers de votre route, faisant obstacle à votre sacro sainte liberté de rouler ?

 

 

Ne l'oublions pas, historiquement, les premiers qui ont appelé au blocage étaient des passionnés de bagnoles, ayant comme point commun de se retrouver dans des rassemblements à la gloire de leurs joujoux à quatre roues ! (sources RTL & MEDIAPART)

 

 

À dessein de rester pragmatique et d’ôter toute passion à ce débat (pas facile lorsque l'on sait qu'une carrosserie peut représenter le prolongement psychique de certaines personnalités un peu fragiles... !), tentons de rester objectif et regardons les deux plateaux de la balance.

D'un côté, nous avons les "soif de liberté" et "faim de se faire plaisir", et de l'autre, celles et ceux qui vont y laisser leur peau. Car si les estimatifs sont justes, ce sera 400 vies épargnées, sans parler des nombreux blessés !

 

A ce sujet, ont-ils été, les "Speedy Gonzales du volant" une seule fois visiter un centre de rééducation fonctionnelle à Garches ou au Touquet, pour constater de visu les drames que représentent les vies personnelles et familiales brisées par les accidents de la route !?

Non, par évidence... car l'accident ça n'arrive qu'aux autres... bien sûr.

 

 

Alors, à celles et ceux qui habillent leur tableau de bord de jaune pour revendiquer leur liberté individuelle en la plaçant au dessus de l'intérêt général, nous leur répondons gentiment qu'ils sont déjà hors de l'histoire moderne ! Car si en 1974, un certain René Dumont (premier candidat écologiste à une élection présidentielle) descendait son vélo du train, sous les moqueries d'une écrasante majorité de Français qui

l'a perçu comme un illuminé, nous savons aujourd’hui, que cet homme était un visionnaire.

 

Oui, "notre maison brûle" et nous sommes alertés depuis SEIZE ANS maintenant, et alors que l'incendie fait rage, nous ne sommes encore qu'une minorité à nous en préoccuper activement !

Triste constat...

PERSONNE ne peut ignorer que 2018 est la quatrième année consécutive où la température a battu des records de chaleur !

VOUS SAVEZ comme nous, que tous les experts du climat, doublés de nombreux économistes, nous prédisent les pires catastrophes bien AVANT la fin de ce siècle ! Vous n'avez donc AUCUNE excuse

pour continuer à faire comme si de rien n'était !

 

 

Ne croyez-vous pas qu'il est temps de vous réveiller peuple de France, pour ainsi sauver ce qu'il reste à sauver !? Car nous n'en sommes plus à veiller à éteindre les lumières inutiles, ou à seulement fermer le robinet pendant le brossage des dents !

Non ! Ne vous en déplaise, cela ne va pas suffire ! Il va s'agir de vous bouger les fesses, et pas qu'au sens figuré, pour tenter de prouver à la terre entière que vous avez de la puissance, autrement que sous

la pédale d'accélérateur !

 

 

Et à ceux qui ne vont pas manquer de nous répondre que l'empreinte carbone de notre nation représente moins de 3% de l'empreinte mondiale, et bien nous rétorquons que si la toute puissance de l'éducation réside par l'exemple donné, alors, qui d'autre est mieux placé dans le cœur des peuples, que la France, historiquement connue pour être le pays des droits de l'homme et de la révolution pour prendre le leader ship Européen voire mondial de la révolution verte ? Nous l'affirmons ici : personne d'autre que nous !

 

 

Nous aurons tous des comptes à rendre !

 

Vous pouvez compter sur vos enfants et petits enfants pour vous demander un jour : "et toi en 2018, qu'as-tu fait pour la planète !?…"

 

Et là, la culpabilité individuelle que certains risquent de ressentir, devrait être l'égale du "name and shame" (nommer pour faire honte), que certains dirigeants d'entreprises ou hommes politiques en place aujourd'hui, vont eux aussi bientôt prendre en pleine face !

Et sincèrement, nous n'aimerions pas être à votre place ou à la leur,... car porter la responsabilité d'un comportement égoïste et insouciant, ou celle collective, d'un système qui nous envoie dans le mur à une vitesse qui augmente chaque jour un peu plus, cela porte un nom : c'est un "écocide" !

Certes, ce néologisme est peu connu aujourd'hui...
Mais si vous continuez toutes et tous individuellement, à être des "ventres mous de la mobilité passive",

vous pouvez compter sur les générations futures pour vous en rappeler la définition…

 

 

Allez-vous ENFIN prendre vos responsabilités ? Oui, vous nous avez bien lu... Nous accusons celles et ceux qui, en pleine force de l'âge, ne sont pas capables de "se bouger le cul" (c'est français !) et gaspillent égoïstement et inutilement une précieuse énergie, alors que d'autres n'ont pas le choix que d'y avoir recours... Et nous parlons ici des "vrais gilets jaunes" ! Les "je suis dans l'obligation" ! Celles et ceux qui, par nécessité n'ont pas d'autre solution, puisqu'ils sont privés de transports publics, ou obligés de vivre éloignés de leurs lieux de travail pour des raisons de loyers devenus, pour eux, hors de prix.

 

 

Et à ce stade du raisonnement, nous vous demandons de compter. Regardez et questionnez autour de vous pour répondre à cette question essentielle : quel pourcentage va t'il rester, entre ceux qui ont le choix et ceux qui ne l'ont pas !?

Entre ceux qui "pètent dans la soie" (terme utilisé par nos grands mères pour désigner les nantis) et en veulent toujours plus, et ceux, qui désespérés par une société qu'ils finissent par rejeter, se livrent à une violence aveugle, ultime "mode d'expression" de leur désespoir, allant jusqu'à casser tout ce qu'ils peuvent et frapper sans distinction de cibles les CRS comme les journalistes, mettant ainsi en péril une démocratie de plus en plus fragilisée...

 

 

Alors que faire pour ces "décrocheurs de la République", comme les nomme Pierre Rosanvallon ?

Que faire pour leur "allumer l'avenir" et ainsi leur donner l'espoir d'un devenir meilleur, sans pour autant utiliser le mensonge démagogique d'un système politique à bout de souffle, qui n'a été capable depuis des années que de n'être bien souvent qu'un bal de faux culs, uniquement apte à construire de jolis miroirs aux alouettes, faisant se détourner le peuple de l’intérêt politique, autre que pendant le temps d'une élection présidentielle ? Qui va être capable de ré-enchanter ces "laissés pour compte" ? 

Nous n'avons pas la réponse...

 

 

Il faut pourtant s'interroger sur notre société et prendre conscience qu'une nation (peuple et gouvernement confondus) qui idolâtre 11 milliardaires qui tapent dans un ballon, porte aux nues une "idole des jeunes" ayant passé sa vie à fuir le fisc, et enfin qui presque "pantéonise" après sa mort un chanteur exilé fiscal vivant en Suisse depuis quarante ans... (sources : Nouvel Observateur/Le Monde) a "quelques soucis à se faire" concernant sa capacité à s'adapter face aux enjeux écologiques majeurs qui sont les nôtres... non !?

 

 

Existe-t-il une lueur d'espoir dans ce monde des ténèbres ?

 

Pour terminer ce billet d'humeur par une note d'espoir, à l'heure où nous sentons un certain regain d'intérêt politique, mais aussi le risque pour notre pays de glisser vers un populisme à l'Américaine ou à la Brésilienne qui se fichent dans les deux cas royalement de l'écologie, nous nous permettons de faire un peu de prosélytisme en vous encourageant à explorer ce parti politique naissant aux idées écologistes et humanistes profondément tournées vers l'Europe : (lien vers le site)  place-publique

 

Il est en effet grand temps de participer de façon démocratique au débat ! Car si nous pouvons difficilement changer ce "fichu système capitaliste", il ne faut surtout pas renoncer à se battre contre le néocapitalisme, pour le faire plier, quitte à lui tordre le bras !

 

Vélocipédiquement vôtre,

 

Philippe, pour BPF

 

PS : Comme il est facile de critiquer derrière un écran d'ordinateur, qui plus est en restant anonyme, je

tiens à préciser à celles et ceux qui ne partagent pas nos idées (plus de 85 % des Français... snif...), que non seulement les commentaires sont ouverts en vue d'un dialogue constructif, mais aussi que je me tiens prêt personnellement à les rencontrer.

A bientôt donc !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Christiane (mardi, 11 décembre 2018 22:39)

    Un seul mot.....bravo....et merci...je croyais que j étais seule.